Lorsque Nelson Mandela a lancé le programme pilote de réforme foncière dans le KwaZulu-Natal en 1995, il a promis qu'il s'attaquerait à la pauvreté, au chômage, à la malnutrition et à la dépression économique.
Son gouvernement a mis en place une politique ambitieuse de réforme foncière qui identifiait la redistribution des terres comme la solution pour réparer les années d'injustice.
Malheureusement, cette politique est restée un rêve pendant 24 ans, alors que les injustices foncières se sont multipliées, laissant plus de gens économiquement déprimés. Le déraillement de l'objectif initial de la politique cette réforme par les gouvernements après lui et une administration foncière médiocre ont engendré la corruption, l'accaparement des terres et la pauvreté. Cela a trahir les ambitions de Mandela et a mis un termes aux espoirs du peuple.
C’est la raison pour laquelle la société civile sud-africaine engagée dans les droits fonciers a reconnu la nécessité de faire équipe, de surmonter les divisions internes et de rechercher la voie d’une action unie. Cette exigence a conduit à la création de LandNNES (la stratégie nationale d'engagement du réseau foncier sud-africain), une plate-forme de la société civile prônant une gouvernance foncière centrée sur les personnes.
Avec le soutien de la Coalition internationale pour l'accès à la terre (l’ILC), les membres de LandNNES se sont réunis à Johannesburg pendant trois jours en août 2019 pour discuter et planifier la mise en œuvre des trois prochaines années de leur travail commun. LandNESS travaille sur trois actions stratégiques. Le premier, #Get_It, vise à promouvoir l’adoption d’une politique foncière juste et équitable garantissant sécurité des droits fondamentaux des terres et des ressources pour tous les citoyens. Le second, #Keep_It, vise à promouvoir des changements institutionnels afin de mettre en place un système efficace d’administration du foncier, notamment de nouvelles méthodes de gestions des données et informations foncières. La troisième, #Use_It, vise à promouvoir une répartition équitable des terres et des investissements publics favorables aux systèmes de petite agriculture et de pêche.
La dernière réunion de LandNNES a reconnu la nécessité de renforcer les initiatives de plaidoyer et de présenter des propositions politiques afin de profiter de l’élan créé par la publication du rapport du Panel consultatif présidentiel sur le foncier. Le rapport souligne les principales défaillances de l'administration foncière actuelle et identifie une recommandation importante pour une redistribution efficace et enfin pour soutenir le développement rural.
Parmi les activités proposées par les groupes de travail LandNNES, il y a le lancement d'une enquête pour sonder les opinions sur l'état actuel de la réforme foncière et la proposition de créer une observatoire du foncier rajeuni et élargi à l'échelle nationale.
Les membres de LandNNES ont également convenu de la nécessité d'un projet de loi-cadre sur la réforme foncière en tant qu'instrument juridique plus contraignant sur les droits fonciers. LandNNES participera également à une initiative de formation de LANDex en octobre de cette année afin de définir un cadre national pour la surveillance de la gouvernance foncière en Afrique du Sud.
Les organisations de la société civile qui luttent pour des droits fonciers plus équitables font entendre la voix de la partie la plus vulnérable de la société sud-africaine, qui se sentent actuellement trompées et ignorées.
L’initiative LandNNES, conjointement avec une plateforme multi-acteur nationale (MSP) sur les Directives volontaires sur la gouvernance responsable de la tenure des terres et des autres ressources naturelles (VGGTs), représentent des espaces précieux et prometteurs pour ces voix, qui demandent maintenant un changement effectif de leurs opportunités.