Grâce à mon expérience avec la communauté Endorois, j’ai appris l’importance des communautés autochtones qui dirigent les efforts de conservation tout en recevant le soutien du gouvernement
Grâce à mon expérience avec la communauté Endorois, j’ai appris l’importance des communautés autochtones menant les efforts de conservation tout en recevant le soutien du gouvernement. La coexistence de la faune, de la terre et des communautés se poursuit depuis des générations, bien que le changement climatique ait augmenté les conflits pour des ressources limitées. La communauté Endorois souligne l’importance de reconnaître que les terres gérées par la communauté favorisent les meilleurs écosystèmes au niveau national.
Habituellement, les terres sont privatisées pour la conservation de la faune, ce qui conduit souvent à l’expulsion des communautés autochtones de leurs terres ancestrales et à des acteurs externes qui récoltent des gains financiers de leurs efforts. La communauté Endorois cherche une approche alternative qui leur apprend à gérer leurs ressources et à coexister avec la faune, adaptées à la conservation et à l’adaptation aux changements climatiques. Ce faisant, la communauté peut bénéficier de la protection des terres dont elle a pris soin au fil des générations. Ils soutiennent que leur lien avec la terre constitue une incitation plus forte à la protéger que les acteurs externes employés pour faire le même travail.
En outre, la communauté Endorois s’est dite préoccupée par le fait que les entreprises et les chercheurs exploitent les précieuses ressources de leurs terres sans apporter aucun avantage à la communauté. Par conséquent, ils plaident pour la mise en œuvre de mécanismes pour redonner à la communauté et à leurs terres. L’objectif est de parvenir à un équilibre entre la faune et les besoins humains, en donnant aux communautés autochtones les moyens de adopter des pratiques de conservation durables.
DE L’ADVERSITÉ À L’OPPORTUNITÉ - LA FABRICATION DU MIEL À ENDOROIS
La communauté Endorois a trouvé un moyen de générer des revenus grâce à la fabrication du miel. Ils fabriquent habilement des ruches à partir de troncs d’arbres qui sont ensuite polis et remplis de cire d’abeille, de coquilles d’œufs et d’autres ingrédients pour attirer les abeilles. Le miel sucré et délicieux est vendu au bord de la route, fournissant des ressources financières indispensables à la communauté.
Fait intéressant, l’un des troncs d’arbres utilisés par les Endorois pour leurs ruches provient de l’arbre prosopis. Cette espèce d’arbre est connue pour produire du miel de haute qualité. Dans les années 1990, la FAO a lancé un programme de lutte contre la désertification qui consistait à planter des milliers d’arbres prosopis. Alors que le programme visait à lutter contre la désertification, les prosopis à croissance rapide ont colonisé les arbres indigènes et ont pris possession des terres. De plus, ces arbres ont causé des dommages importants aux chèvres, leur faisant perdre leurs dents.
La communauté n’était pas satisfaite de la situation et a poursuivi la FAO en justice pour le projet, mais malheureusement, elle a perdu. Cependant, la communauté Endorois a transformé cette adversité en opportunité. Ils ont transformé les troncs des arbres prosopis envahissants en ruches pour la fabrication du miel. Ce faisant, ils ont trouvé un moyen de générer des revenus tout en s’attaquant à l’impact négatif des arbres prosopis.
En conclusion, la communauté Endorois a fait preuve de résilience et d’ingéniosité en transformant une mauvaise situation en un résultat positif. Grâce à la fabrication du miel, ils ont trouvé un moyen durable de subvenir à leurs besoins tout en contribuant à la conservation de l’environnement.