Le mois dernier, Global Witness a publié son rapport de 2018 sur les défenseurs des droits fonciers et de l'environnement. Malheureusement, 14 défenseurs ont été tués en Afrique en 2018 et plusieurs autres ont été criminalisés pour avoir défendu leurs terres et protéger l’environnement.
Avec la République Démocratique du Congo (RDC) enregistrant le plus grand nombre des défenseurs tués (huit). Le Kenya en a signalé deux, le Sénégal un et l'Afrique du Sud un.
Les défenseurs des droits fonciers ont été tués mais également menacés, arrêtés ou jetés en prison pour avoir osé s'opposer aux autorités ou à des organisations cherchant à tirer profit de leurs terres.
Ce rapport intervient à un moment où les défenseurs des droits fonciers sont assiégés en Afrique. La situation est observée sur tous les continents, avec des attaques provoquées par des industries destructives telles que les mines, les grandes entreprises agroalimentaires et l’exploitation forestière. Par exemple, un défenseur du droit foncier, M. Joël Imbangola, a été tué en RDC en juillet, juste avant la publication du rapport de Global Witness.
La RDC a enregistré 20 décès des défenseurs des droits fonciers tués entre 2017 et 2018, le plus important d'Afrique.
Les membres de la Coalition internationale pour l'accès à la terre (L’ILC) travaillent pour assurer la sécurité des défenseurs dans l’exercice de leurs fonctions. Par exemple, le Programme Intégré pour le Développement du peuple Pygmées (PIDP) au Kivu, soutenu par l'ILC, s'est opposé à la criminalisation de M. Mwarabu Mbula Jean Koko, un défenseur des droits fonciers lorsqu'il a été attaqué alors qu’il était en mission. Le PIDP a plaidé pour sa libération et lui a fourni des soins médicaux.
Le PIDP s'emploie également à défendre M. Kasole Kalimbiro, défenseur des droits de l'homme et des droits fonciers, arrêté en juillet 2019 alors qu'il défendait les droits des peuples autochtones du Nord-Kivu. Bien que les efforts du PIDP n’aient pas encore abouti pour obtenir la libération de M. Kasole, l’organisation espère que le partage d’informations sur l’affaire et sa présentation sous les projecteurs attireront le soutien nécessaire pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il libère le défenseur.
Un autre membre, Environnement, Ressources Naturelles et Développement (ERND), déploie depuis 2010 une armée de parajuristes dans les territoires de l’Équateur et d’Ingende pour enregistrer les cas d’abus et protéger les défenseurs des droits fonciers de la criminalisation. L’ERND mène également des enquêtes sur les cas signalés et réclame la justice pour les victimes.
La protection des défenseurs des droits fonciers fait partie des dix engagements de la Coalition. En outre, l’ILC a mis en place un fonds d'urgence qui soutient les défenseurs des droits fonciers en détresse.
Pour plus d'informations sur le fonds de protection des défenseurs des droits fonciers de l’ILC voir: https://www.landcoalition.org/sites/default/files/documents/resources/led_infonote_web_0.pdf