Progrès, lacunes et perspectives
D’ici avril 2025, cinq comtés kenyans avaient réussi à mettre à jour leurs données sur les terres communautaires; une étape cruciale pour protéger les droits, renforcer la résilience climatique et libérer des opportunités économiques.
Pourquoi les terres communautaires sont-elles importantes
Les terres communautaires constituent l’épine dorsale de l’économie rurale et du patrimoine culturel du Kenya.
Environ 80% de la superficie du Kenya est constituée de terres de parcours
Soutenant la production animale à grande échelle, la conservation de la biodiversité et les moyens de subsistance de millions de personnes.
Selon la Constitution du Kenya (articles 61 et 63)
Toutes les terres appartiennent collectivement au peuple, sous forme de terres publiques, privées ou communautaires.
La Loi sur les terres communautaires (2016)
Établit le cadre juridique pour l’enregistrement, la gestion et la protection des droits fonciers communautaires.
Pourtant, sans données complètes et actualisées, ces terres restent vulnérables à des conversions non planifiées, à la dégradation et aux litiges.
De la loi à l’action: cartographier les progrès
La campagne actuelle d’enregistrement des terres communautaires traduit les engagements politiques en actions concrètes. Sur les six comtés ciblés dans le dernier cycle de mise à jour:
5 sur 6 ont achevé le processus de mise à jour: Baringo, Samburu, Turkana, Tana River et Kajiado. Ils ont produit des cartes cadastrales précises, documenté l’état de l’adjudication et compilé des rapports narratifs pouvant éclairer la planification et l’investissement, bien que la documentation pour Narok soit encore en attente.
Une vision d’ensemble
À l’échelle nationale, les terres communautaires se répartissent comme suit:
- 11 anciennes terres de fiducie (non adjudiquées)
- 48 anciens ranchs collectifs
- Total: 59 zones de terres communautaires; beaucoup attendent encore l’adjudication, l’enregistrement ou la mise à jour des données.
Ce travail s’inscrit dans une transition plus large, passant de registres obsolètes à une information foncière numérique, accessible et fiable, utilisable par les communautés, les gouvernements et les investisseurs.
Pourquoi ce moment est critique
Ces mises à jour interviennent alors que le Kenya révise sa Politique nationale foncière et sa Politique nationale d’utilisation des terres, créant une opportunité unique d’intégrer des données précises et à jour dans la planification à long terme.
Les retards, cependant, ont de réelles conséquences. Dans des comtés comme Narok, où les terres subissent une pression croissante due à l’expansion du tourisme, à l’agriculture et aux établissements humains, les communautés risquent de perdre leur sécurité foncière si la cartographie et l’enregistrement ne sont pas finalisés.
Et après?
Selon la feuille de route du projet, les prochaines étapes comprennent:
- Le partage des données mises à jour avec les gouvernements national et comtés.
- L’engagement des parties prenantes pour validation et appropriation au niveau des comtés.
- La réalisation d’analyses de tendances pour éclairer l’allocation des ressources et la planification de l’utilisation des terres.
- La mobilisation de ressources supplémentaires pour combler les lacunes restantes.
Un appel à la collaboration
Sécuriser les droits fonciers communautaires n’est pas seulement une obligation légale ; c’est un fondement du développement durable, de la paix et de la résilience climatique.
Les gouvernements
doivent allouer des financements et accélérer les mises à jour en attente.
La société civile et les communautés
doivent participer activement aux processus de validation.
Les bailleurs et partenaires
ont l’opportunité d’investir dans la cartographie, le renforcement des capacités et l’accessibilité des données.
Les progrès du Kenya montrent ce qu’il est possible d’accomplir lorsque la loi, la politique et les données convergent. Le défi, désormais, est de maintenir cette dynamique et de veiller à ce qu’aucune communauté ne soit laissée pour compte.