L'ILC-Afrique demande au gouvernement de la République de Tanzanie d'arrêter l'expulsion prévue de plus de 73 000 autochtones de Loliondo et d'environ 90 000 autres dans la zone de conservation de Ngorongoro, en République de Tanzanie
La Coalition Internationale pour l'Accès à la Terre en Afrique (ILC-Afrique) est une Platforme africaine de la Coalition Internationale pour l’Accès a la Terre, une alliance mondiale de plus de 300 organisations de la société civile et d'organisations intergouvernementales qui travaillent ensemble pour placer les personnes au centre de la gouvernance foncière. L'ILC-Afrique demande au gouvernement de la République de Tanzanie d'arrêter l'expulsion prévue de plus de 73 000 autochtones de Loliondo et d'environ 90 000 autres dans la zone de conservation de Ngorongoro, en République de Tanzanie.
Deux requêtes au Président
L'ILC-Afrique rappelle que dans une première requête adressée à la Présidente Samia Suluhu Hassan de la République de la Tanzanie, par nos membres, la Coalition Nationale pour la Terre en Tanzanie, nous avons demandé à son Excellence de " révoquer l'ordre d'expulsion du Ministère des Ressources Naturelles et du Tourisme et de l'Autorité de la Zone de Conservation de Ngorongoro, et de garantir le respect et la protection des droits des communautés pastorales indigènes à la vie, aux moyens de subsistance et à l'intégrité culturelle ".
L'ILC-Afrique est attristée par le fait qu'au moins 45 éleveurs autochtones ont reçu un avis d'expulsion de 30 jours de la part de l'Autorité de la Zone de Conservation de Ngorongoro. Les autorités affirment que l'opération vise à préserver la vie sauvage.
Cependant, la deuxième requête de nos membres en Tanzanie auprès de son excellence a révélé les motifs de l'expulsion : "La raison principale de ce plan persistant d'expulsion des villageois maasaï est de louer leurs terres à Otterlo Business Corporation pour en faire une zone de chasse à la faune sauvage pour les familles royales de Dubaï qui possèdent cette société." Le gouvernement Tanzanien s'apprête à transformer les 1500 km² de terres litigieuses de Loliondo en zone "protégée" et à expulser tous les résidents malgré la décision préliminaire et l'injonction judiciaire de 2018 de la Cour de justice d'Afrique de l'Est en faveur de la communauté.
La terre est indispensable pour chaque Tanzanien
Nous rappelons au gouvernement de la Tanzanie que la terre est essentielle à tous ses citoyens. Ils y vivent. Ils y cultivent. Ils y boivent et y construisent leur avenir.
Nous alertons sur le fait que les expulsions prévues mettront en danger plus de 200 000 têtes de bétail des communautés pastorales de la division Loliondo du district de Ngorongoro, dans la région d'Arusha, exacerbant ainsi l'insécurité alimentaire dans cette zone semi-aride.
"Le bétail est très difficile à vendre parce qu'il est affamé. Les vaches affamées n'ont pas de lait. Le bétail a été poussé littéralement trop loin ; entre le marteau et l'enclume", a déclaré Agnes du village d'Olbalbal.
En tant que coalition défendant les droits de ceux qui vivent sur et hors de la terre, nous appelons également les organes compétents des Nations Unies, en particulier l'UNESCO, qui a classé la zone de conservation de Ngorongoro au patrimoine mondial, à condamner publiquement les violations massives des droits de l'homme prévues et à prendre des mesures efficaces pour y mettre fin.
Le slogan " Leave no one behind " est lié aux droits fonciers.
En 2015, 193 dirigeants mondiaux se sont engagés " à ne laisser personne de côté ", en garantissant un monde meilleur en 2030 et en établissant des objectifs pour un avenir durable, pacifique et prospère pour les populations et la planète. Nous rappelons au gouvernement Tanzanien que ces promesses ne seront pas tenues en Tanzanie si les agriculteurs, les éleveurs et les populations autochtones - les communautés qui sont réellement sur la terre - ne sont pas au centre de la prise de décisions qui ont un impact sur leur vie et la santé de la terre.
Nous invitons la Présidente de la République de Tanzanie à :
- Renoncer à l'expulsion des éleveurs autochtones masaïs et de respecter leurs droits fonciers coutumiers.
- Veiller à ce que la sécurité foncière des communautés concernées à Ngorongoro Loliondo et Sale soit protégée.
- Reconnaître les droits fonciers des peuples autochtones et leur sécurité économique, culturelle et environnementale.